Un peu d'histoire
Comme cadeau de Noël mes hommes, qui me connaissent bien, m'ont offert le grand livre des "mosaïques Grecques et romaines" des archéologues classiques Umberto Pappallardo et Rosaria Ciardello ; et pour commencer le deuxième trimestre du cours de mosaïque décorative c'était : Histoire de la mosaïque ! Il y a là comme un appel du pied alors comme je n'en avais pas encore parlé ici voici un condensé de quarante siècles de mosaïque.
Les plus anciennes retrouvées en mésopotamie (Irak actuel) étaient les décors de galets notamment des motifs géométriques sur des colonnes (clic)et des mosaïques de pierres comme l'Etendard de Ur datant de l'époque sumérienne.un coffret de 27X48 cm à 4 faces décorées d'éclats de nacre blanche, calcaire rouge et lapis lazuli.
on retrouve ensuite la technique des motifs en petits galets noir et blanc ou colorés chez les grecs comme celles de Pella centre d'ateliers de mosaïstes en macédoine (photos de Brian Donavan)
puis dans la civilisation romaine ou naît la technique des petits cubes de marbre enfoncés dans un épais lit de chaux.Les coloris se diversifie car Rome a la possibilité de centraliser toutes les nuances de marbres de l'empire.Les mosaïques de pâte de verre aux riches couleurs sont installées en décors muraux .cette mode séduit tout l'empire, et les mosaïstes oeuvrent dans les villae . les fragments mis à jour et restaurés sont exposés comme ci dessous au musée antique d'Arles:
Ou ici au musée d'Aquitaine à Bordeaux:
Les grands travaux permettent la mise à jour de nouvelles découvertes (photo du journal Sud ouest)
L'ère chrétienne a ensuite confiné la mosaïque dans les lieux de culte: l'art byzantin en est un exemple avec ses voûtes et murs mosaïqués de tesselles d'or et pâtes de verre et ses figures stylisées. De Constantinople à Rome en passant par la sicile et bien sûr Ravenne on peut admirer la finesse de ce travail.
Il faudra attendre la fin du XIXème pour que la mosaïque soit à nouveau mise en avant pour orner bâtiments publics et résidences particulières avec l'Art nouveau puis l'Art déco c'est la reconnaissance de cet artisanat en particulier avec la création de la manufacture nationale de la mosaïque à Sévres.
Les artisans venus de Vénétie avec leur savoir faire viennent s'installer en France comme Facchina et Mazzioli à Paris (clic) qui furent les inventeurs de la pose indirecte permettant ainsi une préparation en atelier et un gain de temps pour la pose de grande surfaces comme l'opéra Garnier.
Des artistes:Klimt,Delaunay ou le mexicain Diego Rivera s'y interressent ainsi que des architectes comme Gaudi.
Les frères Odorico fondent un atelier à Rennes (clic) en 1882 , tandis qu'à Paris les architectes français Gentil et Bourdet (clic) installent un atelier de céramique et mosaïque à Paris,et de nombreux bâtiments s'ornent de mosaiques sur la France mais aussi dans divers pays européens.
Avec la mosaique d'assiettes brisées ce sont les créatifs de tout milieu qui peuvent s'adonner à cette passion dévorante:Raymond Isidore dit Picassiette à Chartre , Da Costa à Dives sur mer,le jardin de jules Senis à lyon ou le religieux créateur de "little chapel "à Guernesey(clic).c'est l'Art brut.
les artistes contemporains reprennent le flambeau avec des oeuvres originales et participent à des expositions tant à Obernay qu'à Paray le monial.